L’histoire d’Italie, on l’oublie souvent, est une histoire de migrant-e-s : hommes et femmes qui emportèrent avec eux un peu des racines arrachées à leur terre et l’écho de leurs chants. Les Alpes les conduisirent au delà des vallées connues vers le reste de l’Europe, les océans poussèrent ces vagues plus loin encore, déversant des millions d’italien-ne-s sur les côtes d’autres continents, aux Amériques en particulier. Du XIXe au début du XXe siècle, ce phénomène prit la forme d’un véritable exode et n’épargna aucune région italienne. Il se traduisit par une énorme production de chants, sans auteur connu, transmis oralement et capables d’exprimer, bien mieux que n’importe quelle statistique, le sens collectif de la perte, du déracinement, de la peur mais aussi de l’espoir de trouver enfin un lieu où vivre avec dignité.
Par l’interprétation de certains de ces chants, et à l’aide de supports audio, Laïla Sage et Lorenzo Valera (Terracanto) nous guideront dans un voyage sonore à la découverte de l’histoire de ces voix migrantes et lointaines dont l’écho n’a jamais cessé de résonner à nos oreilles.