La mia morosa cara
la fa la filandera
la vègn a cà la sera
col scossarín bagnàa
col scossarín bagnàa
col scossarín bagnàa

Col scossarín bagnato
la se frega giù li occhi
noialtri giovanotti
ci tocca fà ‘l soldàa

Piuttost che fà ‘l soldato
fò l’assassin di strada
la prima cannonada
mi ha ferito il cuor

Mon amoureuse
elle est fileuse
elle rentre le soir à la maison
le tablier mouillé
le tablier mouillé
le tablier mouillé

Avec son tablier mouillé
elle s’essuie les yeux
à nous autres, jeunes hommes,
il nous faut partir pour être soldats

Plutôt que d’être soldat
je suis assassin de rue
le premier coup de canon
m’a touché au cœur

C’est une des premières chansons italiennes antimilitaristes, bien que cette idée ne soit alors pas encore théorisée. En 1866, l’Italie qui souhaite annexer les territoires du Nord-Est, déclare la guerre à l’Autriche. Le royaume impose alors à ses sujets le service militaire, provoquant la colère des paysans, obligés d’abandonner pendant des années les terres dont ils dépendent économiquement. Malgré le risque d’arrestation, des centaines de jeunes hommes préfèrent disparaître. Certains rejoignent des bandes de brigands.